Je devrais plutôt parler de l’amorce de la dissolution…
J’en ai un (parmi de nombreux autres) qui me colle à la peau depuis toujours et dont je suis consciente depuis quelques années seulement : le combattant. Celui qui n’attaque pas forcément mais qui se défend bec et ongles, qui se justifie… bref, qui fait la guerre.
Que j’attaque ou que je me défende, c’est de la guerre !
Comment arrêter avec ce « peursonnage » tellement précieux pour ma survie dans ce monde où on ne fait pas de cadeau ?
L’être humain est une multi-personne
Aurobindo disait « L’homme en lui-même est une Personne unique, mais dans sa manifestation de soi, il est une multi-personne. »
Ainsi, sommes-nous composés de multi-personnages qui parlent en nos lieu et place et dont nous sommes, la plupart du temps, inconscients.
Ces personnages nous manipulent et cachent notre vrai moi. Il est donc de notre responsabilité de les dissoudre un à un afin de dé-couvrir notre être véritable. Dissoudre un personnage ne veut pas dire l’exclure ; ça, ça ne marche pas, car c’est lui faire la guerre et il s’accroche de plus en plus.
Alors que l’accueillir pour ce qu’il est, un personnage illusoire – et qui a eu sa raison d’être - , le ramollit en quelque sorte et, petit à petit, il perd de sa consistance, fond et se rend à l’âme. Il vient rejoindre l’être psychique (l’âme en évolution dans la manifestation) et augmente ainsi le territoire de l’âme. C’est irréversible et ce personnage va finir par se dissoudre totalement.
Pour en revenir à mon combattant, lorsque j’en ai pris conscience, j’ai commencé par vouloir le chasser de force…
Ça a duré quelques années, je croyais qu’il était parti… non, juste endormi ! Alors, j’ai changé de tactique et j’ai arrêté de combattre mon combattant… Je l’ai accueilli, mais sans complaisance. Et sans m’en apercevoir, petit à petit, il a diminué. Jusqu’au jour où j’ai été « attaquée » par des egos d’autres personnes très très fort. Je ne me suis pas défendue, et suis restée centrée et calme. Les autres personnes (leurs egos) ont pensé qu’elles avaient gagné, que j’étais KO… Je me suis rendue compte de ce qui s’était passé… quelle victoire sur moi-même (aucun triomphalisme là-dedans, rien à voir !).
De cette journée qui semblait épouvantable, j’en ai tiré une joie pure…
Un de moins, OK !
La Pouliche • Janvier 2015