Les gens qui ont eu une belle expérience et qui disent : « Ah ! maintenant, ça y est ! » Et puis ça se calme, ça s’atténue, ça se voile, et tout d’un coup une chose tout à fait inattendue, absolument vulgaire et qui a l’air d’être complètement sans intérêt, se présente devant vous et elle vous bouche le chemin. Et alors on se dit : « Ah ! à quoi ça sert d’avoir fait ce progrès si ça recommence ! pourquoi faire ? J’ai fait un effort, j’ai réussi, je suis arrivé à quelque chose, et maintenant c’est comme si je n’avais rien fait ! alors c’est désespérant. » Parce que l’on n’a pas d’endurance.
Si on a de l’endurance, on dit : « C’est bon. Bien, je recommencerai aussi longtemps qu’il le faut ; mille fois, dix mille fois, cent mille fois s’il le faut, je recommencerai — mais j’arriverai jusqu’au bout et rien n’aura le pouvoir de m’arrêter en route. »
C’est très nécessaire. Très nécessaire.
La Mère • 25 janvier 1956